mercredi 27 février 2013

Slam et littérature

  • Brise Glace de Jean-Philippe Blondel

Dans le cadre de la présentation d'un livre et des musiques qui l'ont inspiré, lors de la Bande-son du mois de décembre a été présenté le roman Brise Glace de Jean-Philippe Blondel avec le titre Gibraltar d'Abd Al Malik.

Dans Brise Glace il est beaucoup question de slam, une forme artistique qui va permettre au personnage principal du roman, de se libérer d'un secret, et d'un poids beaucoup trop lourd pour lui.


Le slam, petite définition : Le terme slam peut aussi bien désigner le genre qui est avant tout un art oratoire, que la manifestation à laquelle ce mot fait habituellement et historiquement référence. De fait, le terme slam représente le plus souvent un slam de poésie, qui est un concours de déclamation de textes poétique sur un rythme musical.Le slam prévoit des règles minimales, laissant une grande liberté au participant. La discipline repose sur les talents d'orateur. Par extension, une soirée slam est une soirée de lectures de poèmes avec le principe de la scène ouverte, c'est-à-dire que quiconque peut réciter un texte s'il le souhaite. On considère que le slam est un mouvement artistique porteur de valeurs telles que l'ouverture d'esprit, le partage, la liberté d'expression et le dépassement des barrières sociales

Chroniqué à la Bande-Son ! 

samedi 23 février 2013

Rap VS Djent...enfin...

Les mélanges existent depuis la nuit des temps, qu'ils soient éthniques, culinaires, ou bien musicaux. C'est de ce dernier point dont je vais traiter avec une combinaison assez originale : je m'explique...

D'un côté, prenez deux grands rappeurs reconnus pour leurs compétences et/ou leurs performances commerciales, j'ai nommé Kanye West et Jay-Z. Tous deux collaborent sur plusieurs morceaux dont un qui a particulièrement fait parler de lui : Niggas In Paris. Une instru froide et synthétique, un flow assez sympathique chez les deux rappeurs. Ce morceau, certes, a une grosse visée commerciale, mais il est particulièrement réussi.


Puis, un certain Timfy James, guitariste du groupe Hacktivist, décide de reprendre le morceau à sa sauce, avec ce même groupe. Et l'alchimie est parfaite, car Hacktivist, c'est déjà à la base une sacrée fusion entre le djent et le rap/grime. Le style vocal ne changeant donc pas tellement, c'est donc l'instru qui frappe avec des guitares sonnantes comme des bonnes basses, une batterie typiquement djent (mais sans les polyrythmies et autres contretemps), et quelques touches synthétiques froides et bienvenues. A écouter d'urgence !


Bonus : un autre morceau de Hacktivist, Cold Shoulders, pour montrer ce que le groupe a dans le ventre.

mercredi 20 février 2013

Falvetti, le merveilleux déluge

  •  Michelangelo Falvetti (1642-1692) Il diluvio universale

Une pure merveille !

Chef d'œuvre oublié, joyau du baroque de Messine où il fut joué pour la première fois en 1682, année de nomination du compositeur Michelangelo Falvetti comme maître de chapelle de la cathédrale.

Il s'agit d'un "dialogue à 5 voix et 5 instruments", œuvre d'une grande originalité, ni oratorio ni drame sacré.

L'histoire est tirée d'un épisode de l'Ancien testament, Noé et le déluge. Messine se relève alors de la punition infligée par la couronne d'Espagne contre laquelle elle s'était rebellée. Il est probable que le sujet d'Il diluvio universale, qui traite de la thématique de la désobéissance et de la punition divine, ait été inspiré par ces événements.

Pour sortir de l'oubli cette pépite, une équipe de grand talent a été réuni pour le festival d'Ambronay. Le jeune chef argentin (1976) Leonardo Garcia Alarcon pour la direction, l'ensemble Cappella Mediterranea pour l'orchestre, le choeur de chambre de Namur pour le choeur et les 2 brillants solistes : Fernando Guimaraes (Noé, ténor) et Mariana Flores (Rad, soprano), dont les performances ont été unanimement saluées.

A noter aussi la présence du percussionniste iranien Keyvan Chemirani, qui apporte son approche plus "sensuelle" de la musique, l'improvisation et l'instinct. Le tout a été capturé lors du festival d'Ambronay 2010. Un des grands disques de 2012.


Chroniqué à la Bande Son !

samedi 16 février 2013

Chilly Gonzales, jazz en pantoufles

  •  Chilly Gonzales Solo piano II

Chilly Gonzales, Canadien de 40 ans, touche-à-tout, producteur, musicien, chanteur, rappeur, etc.

Passionné et farouche défenseur de la musique populaire, Gonzales avait déjà sorti un album au concept semblable en 2004 : Solo piano dans lequel il proposait plusieurs courts morceaux de piano qui le plaçait dans la droite ligne d'un Satie, versant jazzy.
Gonzales joue sur un piano droit. Snobisme ? Non pas, il s'en explique : "Le son du piano droit a un avantage énorme pour rejoindre les gens jeunes, qui ne sont pas spécialistes, qui n'ont pas d'autres albums de piano dans leur collection. Je suis fier de ne pas avoir des fans spécialistes du piano. Je fais exprès : je n'ai jamais voulu être un pianiste pour les pianistes, je veux être pianiste pour tout le monde; je veux être un homme de mon temps et faire de la musique pop, même si c'est sur un piano."

Loin d'être un simple étalage de la technique et du feeling de l'artiste, Solo piano II est une ode à la beauté de l'instrument et à ses possibilités immenses. L'occasion de vérifier que Gonzales n'est pas que le personnage outrancier et volontiers bouffon qu'il se plaît à incarner. Il joue cependant à fond son côté décalé et s'amuse à apparaître en chaussons et robe de chambre pour ses concerts qui sont souvent des shows d'une grande générosité (recordman du plus long concert : 27h, homologué par le Guiness book des records).

«Quand on vient me voir en concert, on est chez moi. Je ne vais pas mettre un smoking ou un monkey suit, comme les autres pianistes. Je cherche quelque chose qui me différencie et qui est sincère. Moi, je suis comme ça : je suis pantouflard. J'aime bien rester chez moi, je porte des pantoufles, et donc c'est une façon d'exagérer des choses. Ça devient touchant, un peu ridicule, aussi, mais je crois que de frotter le touchant au ridicule, c'est un peu ma spécialité.» Une vision pas inintéressante de l'art total et un artiste conscient de tous les moyens à sa disposition pour assurer le show. En 2000, Gonzales a sorti un album de rap qu'il a baptisé : The Entertainist, évidemment !

 Othello

White keys 

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 13 février 2013

Atoms for peace, quand la folie s'empare de nous

Archi attendu en 2013, le « supergroupe » (comme il est désormais convenu de les appeler) Atoms for peace égrène depuis plusieurs mois déjà des morceaux captivants sur le net. Composé de Thom Yorke, génial chanteur de Radiohead, Flea des Red hot chili peppers et Joey Waronker à la batterie, on ne prend pas beaucoup de risque en pariant sur l'un des meilleurs albums de l'année à venir.

Assez marqué par la patte de l'album solo de Yorke sorti en 2005 The Eraser, on sens que cet opus doit beaucoup à son univers expérimental et poétique. Ajoutons à cela l'un des meilleurs batteurs de ces vingt dernières années (le style du gaucher Waronker est reconnaissable entre mille, que ce soit chez Beck, R.E.M qu'il a accompagné trois ans en tournée ou Elliott Smith), le producteur emblématique Nigel Godrich et on est certain que cet Atoms for peace sera plus excitant que The Last Shadow Puppets.

La sortie de leur premier album Amok est prévu pour le 25 février (rien que le titre... Ah, Zwieg)
En attendant, petite plongée dans l'atmosphère géométrique de Judge, jury and executioner à la rythmique nerveuse et à la mélodie enivrante.


samedi 9 février 2013

Why ? Nos nouveaux meilleurs copains

L'After de la Bande-Son change de formule. Désormais, on vous présente nos chroniques les unes après les autres, ça vous évitera l'indigestion !

  •  Why ? Mumps

J'ai lu quelque part que Why ? faisait de la pop postmoderne...
Ca veut peut-être pas dire grand chose, mais c'est vrai !

Why ?, c'est un groupe californien formé en 1997 autour de son leader Yoni Wolf. Un des groupes fondateurs du label anticon, crème de la crème du hip hop underground made in USA. Yoni Wolf fait aussi parti du mythique cLOUDDEAD, super groupe de hip-hop expérimental.

Un leader mi-chanteur mi-MC, des musiciens à peu prêts aussi hipsters et on l'a notre cuisine post-moderne. Yoni Wolf rappe, il chante aussi bien sûr, mais il rappe, oui il rappe, pour de vrai, sur une pop efficace et bien foutue. Je vois d'ici les commentaires : "génial ! un gloubi boulga branché et pas cher."
Sauf que, rien à faire, cette musique de jeunes cools presque caricaturaux emporte notre adhésion et qu'on se prend à vouloir faire partie de la bande nous aussi. On comprend pas très bien les paroles qui coulent du flow blasé de Yoni Wolf mais on ne peut rien faire contre leur puissance hypnotique. Les mélodies marchent à merveille, impossible de lutter et on y adhère comme les mouches au ruban adhésif chez mémé.

Allez, maintenant tout le monde met sa casquette et laisse pousser sa moustache !



Strawberries
Nan sans blague ! On n'a pas envie de faire partie de cette équipe ? Et cette casquette !!!! une petite merveille




Sod in the seed
Et en plus ils dansent !

Why ? était en concert à l'épicerie moderne le 24 novembre dernier. On a aimé l'énergie du  groupe, un peu moins la fatigue de Yoni Wolf !
Chroniqué à la Bande-Son !

mercredi 6 février 2013

Devin Townsend...enfin, j'ai comme un doute...

Le nom de Devin Townsend devrait vous être familier puisque j'ai pu vu en parler à travers un de ses projets maintenant défunt Strapping Young Lad (dont les albums Heavy As A Really Heavy Thing et City sont disponibles à la médiathèque), où le guitariste-chanteur se laissait aller dans la rage et la destruction dans un metal extrême industriel plongé dans un mur de son infernal. Depuis, le canadien se concentre sur The devin Townsend Project, un projet se basant au départ sur quatre albums (maintenant plus) : Ki, Addicted, Deconstruction, et Ghost. Cette chronique porte sur le dernier des quatre, et là, c'est la surprise totale.

Jaquette de Ghost
On connaissait chez la musique de Devin Townsend, en plus de son côté chaotique, un côté un peu plus mélodique, par exemple sur l'album Accelerated Evolution, du metal indus, certes, mais qui faisait quand même la part belle aux voix claires, sans perdre d’agressivité pour autant. Avec Ghost, on découvre une facette de Devin Townsend qu'on ne connaissait pas avant. On a ici un album ambiant, presque new age, et quasiment exclusivement acoustique, sauf les claviers et autres instruments qui se charge de l'ambiance. On se retrouve avec un certain côté minimaliste dans les structures et les progressions d'accords, avec des voix et des atmosphères aériennes et planantes. On peut quand même éventuellement cerner la production "mur du son" typique de Townsend à travers les gros effets de reverb, mais elle sert surtout à amplifier les atmosphères. Loin du chaos industriel qu'on connaissait, Ghost est donc comparable à un voyage dans une nature sauvage et luxuriante, comme en témoigne au passage la jaquette et le livret.

samedi 2 février 2013

Metal prog et géométrie

Encore du djent, avec cette fois-ci le groupe de metal progressif anglais Tesseract, qui ne joue pas totalement dans le même terrain que Meshuggah ou Periphery. Explications avec cette chronique de leur premier album One.

Jaquette de One
Tesseract possède quand même de grosses similitudes avec les groupes cités plus haut : riffs saccadés, structures complexes, accordages bas. En revanche, on remarque un côté bien plus mélodique et surtout bien plus ambiant chez les anglais, avec des titres qui font la part belle aux voix claires de Daniel Tompkins qui, encore une fois, joue énormément la carte de l’ambiant. Également, on retrouve une approche moins mathématique, et plus basée sur les longues structures, comme avec l'incroyable pièce qu'est Concealing Fate divisée en six parties sur six pistes de la galette, donc. Le groupe n'est quand même pas dénué d’agressivité, car le chanteur sait également pousser des hurlements très hardcore, qui ne sont pas sans rappeler l'énorme Jens Kidman de Meshuggah, et les autres musiciens nous offre de sacrées polyrythmies. One est donc un album assez difficile à cerner, mais qui vaut vraiment le coup pour son côté ambiant et progressif.