jeudi 31 janvier 2013

Textures : aucun rapport avec Minecraft...

Je vous ai déjà énormément parlé du djent, ce "genre" de metal progressif inspiré par Meshuggah, se basant sur les polyrythmies et la déstructuration. Ainsi, Textures est un groupe qui a énormément inspiré ce style, et je vais vous le montrer avec cette chronique de Drawing Circles, sorti en 2006.

Jaquette de Drawing Circles
 Un album où la patte progressive est omniprésente en tous points : structures, riffs, chant, textes, production, et j'en passe. Les riffs sont tellement déstructurés qu'on a du mal à suivre ce son étouffé et très bien fichu. Le chant est énorme avec une sacrée technique en voix hurlée et une grande virtuosité en voix claire. Le batteur montre tout ce qu'il sait faire au niveau des polyrythmies, à tel point qu'on ne sait plus vraiment sur quel pied danser par moments. Enfin, le gros plus de Textures est la présence d'un claviériste qui ajoute un côté ambient qui permet au groupe d'exposer deux morceaux qui se démarquent de la galette : Illumination et Upwards, qui permettent au chanteur Eric Kalsbeek de montrer ce qu'il sait faire au niveau du chant clair. Un sacré voyage, donc, qui mérite d'être vécu pour se dire que le metal peut être extrêmement intelligent, en tous cas bien plus qu'il ne l'est déjà.

mercredi 30 janvier 2013

L'instant musique et littérature de janvier

Dominique A., doit beaucoup à la littérature, car les chansons lui viennent parfois après la lecture d'une phrase qu'il a particulièrement aimé dans un roman.

En 2004, Dominique A. a eu envie de faire un juste retour à la littérature en proposant à15 écrivains de son choix, de s'inspirer du titre d'une des chansons de son nouvel album pour écrire une nouvelle.

Donc, sans avoir écouté le disque au préalable, les auteurs ont traduit l'atmosphère musicale du chanteur.

Dans ce recueil, même s'il y a un ton, celui de la mélancolie, jamais de redites avec les paroles des chansons (en fac-similé en face de la nouvelle).

Un chanteur-compositeur à découvrir, tout comme le recueil de nouvelles dont il est à l'origine.



samedi 26 janvier 2013

Non, le metal n'est pas à l'agonie...

Il était temps pour moi de chroniquer un album d'As I Lay Dying, LE groupe de metalcore mélodique par excellence. Voilà donc ce que j'ai à dire sur leur dernier album en date : Awakened.

Jaquette de Awakened
Une première chose à dire est que As I Lay Dying est le genre de groupe qui ne surprend plus tellement. Rien qu'à voir la pochette, quand on la compare avec ceux des albums précédents, on aurait tendance à se dire "Encore un crâne !". Aussi, les riffs et leurs constructions sur la galette ne sont pas vraiment les plus originaux, même quand on n'a pas écouté l'intégralité des autres albums. Mais attention, ne partons pas sur des conclusions trop hâtives, car As I Lay Dying a le mérite de réutiliser des recettes qui marchent toujours autant. Ils ne prennent pas tellement de risques, mais à l'instar de Hatebreed (cela ne tient qu'à moi évidemment), As I Lay Dying est le genre de groupe qui n'innove pas tellement mais qui n'ennuie pas pour autant. Awakened est un album qui ne lasse pas et qu'on aurait plaisir à réécouter. Pour expliciter un peu les choses, on retrouve donc le hurlement énorme de Tim Lambesis, qui d'aillleurs, a une voix moins death mais bien plus hardcore, qui me rappelle étrangement Corey Taylor de Slipknot sur Iowa ; les riffs syncopés et mélodiques, les solos virtuoses, les sympathiques refrains en voix claires de Josh Gilbert, et enfin les blast beats et autres énormes breakdown mid-tempo du batteur Jordan Mancino. Un album qui résume plutôt bien ce dont As I Lay Dying est capable.

mercredi 23 janvier 2013

A l'assaut, à l'assaut !

Il y en a énormément, de groupes qui font débats sur la scène metal, qu'ils soient appréciés ou non. Qu'à cela ne tienne il y en a un qui mérite le détour. Si j'énonce le terme "crabcore", je sens que les puristes metalleux vont se lever de leur siège et hurler au scandale, car il savent que je parle d'Attack Attack!, un groupe bien particulier puisqu'il nous distille un sacré mélange entre le metalcore et l'électro. Quelques précisions avec la chronique de l'album This Means War.

Attack Attack!
 Il faudrait d'abord replacer le groupe dans son contexte, puisque le style de This Means War semble assez différent des premiers albums du groupe. Le premier, Someday Came Suddenly fut énormément critiqué. Il est vrai qu'à l'écoute de Stick Stickly, le premier single, on se retrouve devant un screamo/electro très peu original, avec des breakdown déjà entendus, des vocaux manquant de naturel (merci l'Auto-tune) et également un clip plutôt ridicule. Quoique, je critique, mais il faut avouer que le morceau reste plutôt efficace et headbanguant. Le deuxième album homonyme se fait apparemment bien plus agressif et plus naturel, en gardant toujours les plaisirs synthétiques de l'électro et les refrains à voix claires.

Jaquette de This Means War
 Avec This Means War, on recommence depuis le début. D'abord, le groupe s'est séparé de son guitariste rythmique qui officiait également comme voix claire du groupe. Ainsi, le screamer Caleb Shomo, également producteur de l'album, prend en charge le chant clair et hurlé. Ensuite, le gros changement se fait au niveau des compos, avec des accordages plus graves (rappelant un peu le djent), des titres plus bourrins, moins de voix claires et de synthés. On se retrouve donc avec un album très metalcore, avec des gros riffs bien méchants, des breakdown lourds comme dix enclumes, et chant hurlé bien plus hardcore et plus torturé qu'auparavant. La galette n'est pas forcément la plus originale, mais l'efficacité est là. D'ailleurs, on serait même curieux de voir la suite, puisque Caleb Shomo a récemment quitté Attack Attack! comme son comparse, le bassiste John Holgado. A suivre, donc...

mercredi 16 janvier 2013

Le top des tops 2012

Ils sont énervants tous ces discothécaires et autres amateurs de musique à vous sortir leur "top 50" tous les ans au mois de janvier. Dépositaires du bon goût, hérauts de la culture undeurgraound, défenseurs d'albums inconnus chantés par des groupes finlandais en ouzbek enregistrés dans une cave en Creuse et qui vous font vous sentir mal parce que : "Quoi ? t'es passé(e) à côté ? Mais attends, c'était L'ALBUM de 2012 !"

Nous évidemment, on n'est pas pareil ! Et très subversivement, sans avoir peur de nous mettre à dos la profession, hop!, on balance non pas un top 50 mais notre top 100 2012 ! Et ouais, on a peur de rien ici ! Rassurez-vous, on va pas tous les passer en revue. On dévoile notre top ten et pour les plus courageux, cliquez donc sur le petit calameo en bas, vous verrez, y a que du beau monde ! Les plus attentifs noteront que quelques albums de 2011 se sont glissés dans notre sélection. Puissiez-vous nous absoudre !

N°10

Oui, on commence par la fin pour plus de suspense. Vous connaissez Hitchcock ?

Kitsuné Parisien vol.2 

N°9

Vinicio Capossela Marinai, Profetti e balene

N°8

Mathieu Boogaerts Mathieu Boogaerts 

N°7

Willis Earl Beal Acousmatic sorcery

N°6

Tame Impala Lonerism

N°5

Michael Kiwanuka Home again

On arrive au gratin ! Dans la famille revival soul, je voudrais le petit frère anglais. La très bonne pioche du rusé Paul Butler risque de squatter les ondes dans les années à venir. La plus belle chanson d'ouverture d'album de l'année : Tell me a tale.

N°4

Liars WIXIW

Les adeptes de palyndrome doivent apprécier. Les frénétiques membres de Liars nous ont offert un album aux sonorités envoûtantes et à la beauté oxymorique (oui cette phrase s'écoute un peu mais je ne la renie pas!). Un voyage dans l'univers torturé mais ô combien fascinant d'Angus Andrew.

N°3

Michelangelo Falvetti Il diluvio universale

La perle ! Petite anecdote : l'année 2012 a été marquée chez les discothécaires par un brûlant débat sur la musique classique en médiathèque (pour les grands malades que ça intéresse, allez voir par ici) . On a rejoué la querelle des anciens et des modernes version 2.0 avec noms d'oiseaux, délations, trahisons et rebondissements à gogo. Je vous assure, on s'est bien marré ! Et bien voilà le disque qui pourrait bien réconcilier les mélomanes de toutes les chapelles (Ha ha, Chapelles ! Ben oui, chapelles parce que le déluge c'est un épisode biblique, c'est marrant non ? Non ! Tant pis). Un casting 4 étoiles pour ce disque enregistré au festival Ambronay. Des solistes extraordinaires de sensibilité, un chef d'orchestre d'une grande finesse et d'une grande ouverture d'esprit, le tout sur une partition oubliée de 1682. Il faut bien le reconnaître : c'est un miracle ! Pas sûr que ça ait suffi à calmer nos camarades discothécaires mais ça nous a enchanté les oreilles en 2012, soit 330 ans plus tard.

N°2

Andrew Bird Break it yourself

C'est un peu notre César pour l'ensemble de la carrière. L'impeccable Andrew Bird nous a encore offert un très bel album, à la fois doux et virtuose. Généreux, charismatique, talentueux, beau mais attention, de ces beautés qui ont du caractère : le gendre idéal quoi. Même avec tout ça il ne nous énerve pas, vous l'aurez compris, on est sous le charme. Chapeau Mr Bird.

N°1

Breton Other people's problem

J'entends d'ici les contestations mais rien à faire, Other people's problem est l'album de 2012 un point c'est tout ! Wu Lyf l'année dernière et Breton cette année, on peut se tromper tous les ans, pourtant il faut rendre hommage à ce que nos oreilles ont ressenti à l'écoute de cette détonation sonore venue, encore une fois, de la perfide Albion. Puisant dans le hip-hop, les musiques électro et tout ce qui leur tombe sous la main, les membres de Breton font la synthèse de leur époque et en propose la bande originale. Des hymnes de stades aux trips cafardeux dans des caves glauques, tout y passe, emporté par la fougue qui nous traîne et nous entraîne... Breton nous a fait du bien cette année et donné une furieuse envie de sortir dans les rues et de tout péter (les enfants, ne faites pas ça à la maison). Une dose d'énergie à s'envoyer régulièrement en intraveineuse.

Le reste se trouve ci-dessous :




Vous n'allez pas être d'accord mais c'est nous qui avons raison ! Allez, on est beau joueur, on vous laisse vous plaindre en commentaire. Grand prince!

Merci à tous et au fait, bonne année 2013 !

samedi 12 janvier 2013

Periphery, love that sh...

Ca y est, le nouveau Periphery est arrivé. Qu'en est-il de la cuvée djent 2012 ?

Jaquette de Periphery II : This Time It's Personal
 Ayant déjà chroniqué le premier album il y a quelques mois, je ne pouvais pas passer à côté de la seconde galette du groupe, toujours sous le contrôle de Misha "Bulb" Mansoor, et, au passage, également d'Adam "Nolly" Getgood, qui est devenu le bassiste attitré juste après la sortie de l'album. On se retrouve avec une production plus puissante, plus lourde, et surtout plus naturelle, puisque exit les batteries programmées et l'Auto-tune (je vous le rappelle, un dispositif servant à recaler le chant sur les bonnes notes du morceau). Les riffs sont toujours aussi techniques, quoique par moment moins, ayant un esprit plus rock. L'album se détache du premier par un éloignement des influences Meshuggesque, se rapprochant plus du metal progressif plus classique à la Dream Theater. D'ailleurs, le guitariste de ces derniers, John Petrucci, figure parmi les quelques invités sur la galette avec Guthrie Govan (The Aristocrats) et Wes Hauch (The Faceless, groupe de death technique que je conseille vivement). Revenons également sur le chant, puisque spencer Sotelo fait des progrès avec un chant crié plus varié et nuancé et un chant clair plus naturel, donc, mais aussi drôlement virtuose. Enfin, l'édition limitée comprend deux titres bonus, Far Out, un instrumental, et surtout l'énorme reprise de The Heretic Anthem de Slipknot, certes pas vraiment différente de l'original, mais extrêmement efficace. Le dernier Periphery est une vraie réussite, par son côté plus éclectique dans son instrumentation (à noter l'apparition d'arrangements symphoniques), moins déstructuré, mais pas forcément plus facile d'accès. Avis aux amateurs de metal moderne et complexe.


L'Instant metal de décembre 2012

Ils sont bêtes, ces Mayas, quand même... Oh pardon. Voici l'after du dernier Instant metal de l'année, consacré à un groupe pas comme les autres : The Agonist. Au passage, fait assez remarquable, c'est que le groupe est québécois, et que hormis lui et Despised Icon, peu d'entre eux ont une aussi grande notoriété.

The Agonist
Le gros atout de The Agonist est que le chanteur...est en réalité une chanteuse ! Pas besoin de soupçonner une quelconque manipulation sonore, Alissa White-Gluz sait parfaitement maîtriser autant le chant crié que le chant clair, ce dernier se rapprochant même du chant lyrique. Accompagné par d'excellents musiciens, elle et ses pairs montrent ce qu'ils savent faire sur Prisoners. Veuillez par contre excuser le peu d'informations que je livre dans cette chronique, étant donné que je n'ai pas eu réellement de temps pour écouter l'album en intégralité.

Jaquette de Prisoners
 La première fois que j'ai écouté The Agonist, j'ai cru au départ à un groupe de metalcore mélodique plutôt classique. Mais penser ceci fut une erreur, car en prêtant l'oreille à d'autres morceaux, on se rend compte que The Agonist est un groupe de metal technique, qui a de la rage à revendre. Prisoners confirme cette façon de faire. On se retrouve donc avec un album à la production méchante, un son gros et méchant. Bref, tout ce qu'il faut pour un cocktail efficace et mélodique portée par la colère qui se dégage de la voix hurlante d'Alissa, et la complainte de sa voix lyrique. Aussi, je conclurai en précisant que The Agonist se démarque énormément de la vague de groupes de metal extrême et moderne à chanteuse comme In This Moment, Walls Of Jericho, ou encore Kittie, composé uniquement de membres féminins. Ainsi, The Agonist dépasse largement ces groupes en terme d'originalité.

mercredi 9 janvier 2013

L'Instant metal de novembre 2012

*arrive en courant* AH, J'SUIS ENCORE EN RETARD ! Allez, on le rattrape avec l'Instant metal de novembre 2012, qui, comme le précédent, n'était pas directement consacré au style en question...
En effet, l'artiste en question est bien metalleux, mais pas dans l'album chroniqué ici. Trève de suspense, il s'agit du malade mental/génie qu'est Mike Patton.

Mike Patton
 Artiste extrêmement polyvalent, il a pris part à de nombreux projets, à savoir Faith No More (funk metal à tendance expérimentale), Fantômas (oui, comme le personnage du même nom. Avant-garde metal), Mr. Bungle (avant-garde metal), Tomahawk (rock expérimental) ou encore Peeping Tom (pop). Il a également collaboré avec The Dillinger Escape Plan (mathcore) le temps d'un album et les légendes brésiliennes Sepultura pour quelques morceaux, dont l'énorme Lookaway avec Jonathan Davis de Korn et DJ Lethal de Limp Bizkit. Remarquez que j'ai pris le soin de préciser le genre de quasiment chaque groupe, et que, hormis certains, ils ont tous un rapport à l'avant-gardisme et l'expérimentation. C'est ce qui va nous intéresser pour l'album qui fait l'objet de cette chronique.

Jaquette de Adult Themes For Voice
 Intitulé Adult Themes For Voice, l'album a une sacrée histoire : le sieur Patton, lors d'une tournée avec Faith No More en 1996, décide d'enregistrer sa voix avec un enregistreur (sans blague) multi-piste. Ainsi, il donne naissance à cette gallette. Mais attention, elle n'est pas à mettre dans les mains d'auditeurs non avertis, car c'est un album vocal, certes, mais avant-gardiste. Ici, il ne s'agit pas d'a cappella et autre beatbox, mais de bruitisme, car Mike Patton s'est amusé à pousser bruits, grognements et autres cris, tous plus intriguants les uns que les autres. On se retrouve donc avec une oeuvre expérimentale, qui n'est cependant pas dénuée de sens artistique, et montre que n'importe qui peut créer n'importe quoi à partir du moment où il y a une démarche dans sa façon de faire. De quoi donner de l'inspiration aux artistes en panne et/ou sans talent...

P.S. : on peut lire sur le livret que l'une des chambres dans lesquelles l'album fut enregisté est lyonnaise !