samedi 30 novembre 2013

une poétique et touchante aventure de deux frères

  • Brothers : a tale of a two sons 


Brothers a tale of a two sons est le jeu onirique du moment. C'est le jeu XBLA qui fait entendre parlé de lui. Il est développé par Starbreeze studios à qui l'ont doit également Payday 2 dans un tout autre genre.
Comme beaucoup de studios créatifs, celui-ci est Suédois et est basé à Stockholm. C'est également l'un des plus vieux en Europe (selon leur site internet!), il est surtout connu pour ces FPS comme les chroniques de Riddick ou the Darkness. Brothers apparaît donc ici comme une exception, un petit bijou travaillé à la marge.
Il était une fois dans un monde imaginaire deux garçons, qui ont perdu leur mère et partent à la recherche d'un remède pour leur père malade. Bon, on avoue l'histoire de départ est loin du conte de fées, une mère morte, un père malade et deux ados lancés sur les routes pour sauver le paternel. Mais voilà l'ambiance est là, les couleurs froides et sublimes, le monde subtilement onirique sans être mièvre et surtout le système de jeu. Le joueur contrôle les deux frères séparément, le plus grand avec le joystick gauche et le plus petit avec le joystick droit. De même les interactions se font avec les deux gâchettes, celle de gauche pour le grand frère et celle de droite avec le petit frère. Dès le départ, il faut faire preuve de coordination entre votre main droite et gauche !
Par ailleurs, loin d'être des super-héros les frères ont des capacités propres à leur conditions, le plus petit est agile et se fait porter par le plus grands. Ainsi, une osmose et un esprit de fratrie sont dépeints tout au long de l'histoire. L'accent est vraiment mis sur le lien entre les deux frères.
En utilisant le moteur Unreal Engine 3, Brothers propose des environnements variés et réussis. Les angles des caméras bien choisis s'inspirent du cinéma. C'est d'ailleurs l'ambition première de Joseph Fares. Il présente le jeu comme la combinaison d'une narration immersive tirée des films et une expérience de jeu. La musique n'est pas en reste puisqu'elle contribue à l'intensité dramatique et émotionnelle du jeu.
Brothers est avant tout, comme l'exceptionnel Journey, une expérience de jeu.
Le trailer

mercredi 27 novembre 2013

L'Instant metal d'octobre 2013 : refusez le système (ou pas..) !

Les metalleux auront compris de quel groupe je parle : autant apprécié par les puristes que par le néophytes, faites du bruit pour le groupe de metal alternatif System Of A Down et leur album Toxicity, sorti en 2001.

Jaquette de Toxicity
Au premier abord, les compos de cet album sont assez simple dans ses structures couplet-refrain, dans son instrumentation et dans ses riffs. Mais bon sang, quelles compos ! Alliant brutalité et mélodies, la galette se révèle extrêmement efficace. Et que dire du chant, Serj Tankian (car il vaut bien la peine d'être nommé) envoie du chant clair de qualité sur plusieurs octaves et une voix puissante et frénétiques pour ajouter un peu plus de brutalité aux morceaux. Ces derniers sont au service d'une production lourde et sale. Dernier point qui n'est pas négligeable : les quatre membres du groupe sont tous d'origine arménienne. Origine qui impacte l'album, car, en plus du fait qu'ils aient tous des noms en "-ian", la musique puise ses influences dans la musique traditionnelle arménienne, et les paroles sont bien souvent engagées, pas que pour taper sur la politique de Bush, mais aussi pour la reconnaissance du génocide arménien de 1915. Autant vous montrez directement de quoi System est capable avec l'excellent Chop Suey ! (avouez que c'est quand même l'une des meilleurs outros de l'histoire du metal, AVOUEZ !).

lundi 25 novembre 2013

Ballades hip-hop pour âmes en peine

Quoi ? Encore un de ces rappeurs au flow faignant quand, dans le même temps, Dieu lui-même vient de sortir un nouvel album ? Pardon, mais c'est trop bon ! Et Dieu, lui, n'a pas la classe d'offrir son album gratos sur la toile.


Le nouveau venu s'appelle Lucki Eck$, il a 17-18 ans et nous vient de la pas toujours riante winding city : Chicago. Il a peut-être sorti la plus excitante des mixtapes hip-hop de 2013, Alternative trap, qui explore les confins de la crapuleuse trap music définit avant lui par les peu recommandables T.I., Young Jeezy, Gucci Man et autres 2 Chainz. Instrus electro bien lentes, rimes violentes et flow paresseux : les présentations du travail du jeune homme sont faites. Aux manettes Hippie Sabotage et Nate Fox font des merveilles, c'est lent, riche et taillé à la perfection pour les épaules du MC.

Pour vous convaincre, on vous conseille chaudement l'écoute du morceau n°6, le très beau Alternative trouble, qu'aucun amateur d'electro-pop ne pourra renier :


Vous auriez tort de vous priver, c'est cadeau ! Et puis, en le téléchargeant, vous aurez le bonheur de découvrir la jolie pochette d'album avec la tête patibulaire du vieux mafieux Charles “Lucky” Luciano en gros plan sur fond de nature morte en aquarelle. Si ça c'est pas du bon goût !

mercredi 20 novembre 2013

L'Instant metal de septembre 2013 : lourd ou planant...?

...encore mieux : le compromis ! Ce mois-ci, on s'intéresse à un groupe mythique du metal alternatif : Deftones, et leur avant dernier album, Diamond Eyes.

Deftones en 2010
Et je ne puis attaqué cette chronique sans un petit historique, essentiel quand on connaît l'histoire de l'album. Deftones naît en 1988, mais le premier album Adrenaline ne débarque qu'en 1995. Mais quel album : entre les gros riffs de guitares lourdes et la voix tantôt agressive, tantôt aérienne de Chino Moreno, le groupe est reconnu comme pionnier n°2 du nu metal (sous-genre qui fusionnent le metal à des influences plus populaires comme le rock alternatif ou le hip-hop) avec leur compatriotes de Korn. Ils poursuivent cette direction, quoiqu'en ayant une approche plus mélodique, avec Around The Fur en 1997. Mais l'arrivée des années 2000 est synonyme de changement : White Pony prend à contre-pied l'aspect agressif du groupe, certes toujours présent, mais beaucoup moins, l'album privilégiant les morceaux planant et aériens influencés par des styles comme la trip-hop, la shoegaze ou le post-rock. S'en suit deux albums en 2003 et 2006, respectivement Deftones et Saturday Night Wrist. En 2007, les Deftones planchent sur la composition de prochain album, Eros. Problème : Chi Cheng, le bassiste, est malheureusement victime d'un accident de voiture qui le plonge dans le coma. C'est soudés que le groupe enregistre Diamond Eyes en 2010 avec le bassiste provisoire Sergio Vega (qui, malheureusement, deviendra le bassiste officiel suite à la mort de Chi Cheng après la soirtie de leur dernier album en date Koi No Yokan en 2013...).

Jaquette de Diamond Eyes
Il faut savoir que le changement de direction musical de White Pony a créé quelques tensions au sein du groupe, notamment entre le guitariste Stephen Carpenter, adepte des gros riffs, et le chanteur Chino Moreno, privilégiant un côté aérien. Encore une fois, l'accident de Chi Cheng poussa le groupe à s'unir pour composer un véritable pot pourri, rassemblant tous les éléments qui ont fait l'identité musicale de Deftones : riffs lourdingues, mélodies planantes, voix criardes et mid-tempos efficaces. Stephen Carpenter s'est même permis d'alourdir le son en se payant le luxe d'utiliser une guitare huit cordes (deux cordes basses en plus qu'une six cordes). La voix de Chino est toujours aussi reconnaissable et toujours aussi excellente, alternant les passages aériens et les cris surhumains. Mention spéciale au DJ/claviériste qui nous offre des ambiances collant parfaitement aux compos. Le tout est au service d'une production propre, lourde et efficace. Je me suis permis de faire écouter deux extraits tellement les morceaux sont variés et excellents.




mardi 12 novembre 2013

AlunaGeorge, de chair et de glace

  •  AlunaGeorge Body music


On ne peut pas vivre caché toute sa vie : j'aime le R'N'B ! Après l'annonce de cette fracassante nouvelle qui n'en est pas une, il convient de replacer les choses dans leur contexte. Il ne s'agit pas ici de faire l'apologie d'un R'N'B sirupeux goût malabar et gros dollars (même si je pense que tout n'est pas à jeter chez Riri ou Britney pour prendre les exemples les plus mauvais goûts, mais là je prends des risques énormes et pour protéger l'intégrité physique de mes collègues je précise que ça n'engage que moi), mais plutôt d'une tendance à la fréquentabilité (oui le terme est nouveau) que reprend ce genre décrié des maudits puristes. De The Weeknd à Janelle Monae, de nombreux chanteurs aux voix douces et mélodieuses réinvestissent le champ du R'N'B pour en faire un terrain d'expérimentation et afficher leur volonté de chanter bien et intelligent.

Ainsi d'AlunaGeorge improbable duo anglais composé de la chanteuse Aluna Francis et du musicien George Reid. Improbable puisqu'il réunit 2 personnalités que rien ne semblait pouvoir faire cohabiter. Lui derrière ses machines à concocter des prods électro froides et élégantes, geek coincé qu'il suffit d'apercevoir dans les clips pour se sentir gêné pour la journée et elle, sexy en diable, déhanché impressionnant, voix chaleureuse et poses provocantes.

Leur premier album, le très attendu Body music, est sorti cet été. Ça fait un mélange original et forcément paradoxal. Sans ressembler à rien de connu, ça sonne familier, c'est dansant et froid à la fois, doux et abrasif, on arrête parce qu'on pourrait continuer les oxymores jusqu'à demain matin. La voix sinueuse de la chanteuse cohabite avec une harmonie rare sur les sons compliqués du compositeur. Beaucoup de morceaux sont taillés pour le dancefloor mais supportent fièrement une écoute au calme, pour décortiquer les effets du beatmaker et s'extasier de la sensualité que dégage cette voix. L'album brouille encore un peu plus les frontières entre musique indé (le disque a été enregistré à la maison par les bons soins des 2 compères) et production mainstream. Classe et furieusement dansant, AlunaGeorge c'est l'honneur retrouvé du R'N'B !


Attracting Flies


You know you like it

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 9 novembre 2013

King Krule, le roi d'Angleterre

  •  King Krule Six feet beneath the moon

Sortez les superlatifs, voici le nouveau phénomène ! King Krule, Archy Marshall dans le civil ou encore Zoo Kid comme il se faisait appeler à ses débuts est un chanteur britannique de 19 ans qui fait parler de lui depuis 2010. Rouquin malingre aux allures de petite frappe, accent cockney à couper au couteau, il n'avait pas vraiment les atouts d'une rockstar sur le papier. Oui mais ça c'est sur le papier parce que dès que le jeune homme se met à chanter, le charme et le charisme inondent les oreilles de l'auditeur.

King Krule, c'est la voix d'un crooner dans le corps d'un gamin torturé. On parle souvent ici de voix chargée d'émotion, il faut croire que l'expression était galvaudée jusqu'à ce jour. Le jeune chanteur vide ses tripes dans ses morceaux, sans souci d'économie. L'intensité n'est pas sans faire penser à celle d'un illustre ancien, Morrissey, le leader emblématique des Smiths. La rage est plutôt punk. Morrissey, le punk, les parallèles sont faciles et légèrement effrayants tant on se dit que l'Angleterre n'a pas vraiment changé de Thatcher à Cameron.

Six feet beneath the moon est donc le premier album de ce prodige précoce. Il y a cette voix, on l'a dit, troublante et émouvante dignement accompagnée par des arrangements entre jazz, dubstep et blues rock, des critiques ont parlé de blues wave. On entend aussi des sonorités hip-hop, la façon de chanter de King Krule, entre vociférations et complaintes, ne renie pas le genre. Des influences mais aussi du neuf, King Krule fait partie de cette jeune et ambitieuse scène anglaise, de Jamie XX à Disclosure en passant par James Blake et Breton. De Joy Division à The Streets, King Krule a très bien digéré le riche héritage de la culture pop britannique. Un premier album qui annonce, on l'espère, le début d'un règne.


Easy easy


Neptune Estate

Chroniqué à la Bande Son !

mardi 5 novembre 2013

Fauve, rien laisser au blizzard

  •  Fauve Blizzard


Fauve c'est un collectif de 5 Parisiens, trentenaires et combatifs. Attachés à leur anonymat, ces presque plus jeunes gens aiment à dire qu'ils se sont lancés dans la musique par nécessité, parce qu'ils n'en pouvaient plus de garder pour eux leurs frustrations, leurs colères, leurs combats et leurs grands rêves romantiques. Cette insatisfaction, (les anglo-saxons ont ce beau mot : "restless") propre aux jeunes adultes de notre temps, Fauve la met en mot et la chante autant qu'il la crie à travers le spoken word (entre rap et slam) dont ils ont fait leur marque de fabrique. Derrière, on entend des guitares aux accents pop, des boucles hip-hop, une ambiance tour à tour planante ou carrément martiale.

La musique de Fauve déchaîne les passions. Les détracteurs s'agacent d'un buzz démesuré pour une bande de bobos-hipsters un peu niais qui n'aurait rien inventé quand les inconditionnels ont trouvé dans ce groupe une rage et une authenticité rares et peu communes à notre époque. Il est vrai que le discours peut sembler un peu naïf, les préoccupations sont peut-être celles d'adulescents en mal de grands frissons, mais il faut reconnaître à Fauve le courage d'affronter la morosité et sa petite sœur castratrice : l'ironie. Car Fauve préfère l'énergie au sarcasme. Ces jeunes hommes se sont lancés à corps perdus dans un combat contre la fatalité et la résignation. Leur texte exprime leur mal-être mais aussi leur volonté farouche de s'en sortir, de voir la beauté partout où elle se trouve et surtout d'aller la chercher et de ne pas laisser la chance s'échapper. C'est naïf oui mais c'est frais et vivifiant.

Il se dégage de Fauve un sentiment d'urgence, une urgence à dire, à jouer et à vivre. Les concerts, parait-il impressionnants, sont l'occasion de prendre conscience de l'engouement suscité. Le groupe soigne son image, il réalise lui-même ses clips, a son propre logo et aime à entretenir le mystère, il y a cette obsession de l'anonymat par exemple. La démarche, la musique et le propos ne sont pas sans faire penser aux excellents Wu Lyf et Breton, les cousins britanniques qui tentent de vivre eux aussi à travers leur musique une expérience totale. On peut rire de toutes ces émotions lâchées sans retenue, de cette sensibilité à fleur de peau un brin puérile, rien de plus facile que de se lancer dans une imitation du style si particulier de Fauve (votre serviteur prétend en offrir une des plus convaincantes) mais malgré tout ça, les sourires entendus que peuvent soulever certains textes, il en reste que Fauve s'adresse à quelque chose d'enfoui en nous et qui ne demande qu'à sortir. Pas si bête donc d'avoir trouvé un tel nom pour le groupe.


Kané


Blizzard

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 2 novembre 2013

Sonic et ses amis dans un jeu de course

  • Sonic & all stars racing transformed



Ce jeu est un hommage de Sumo Digital au cultissime Sonic à plusieurs titres : l'esprit fou, coloré et maboule de Sonic est magnifiquement représenté, les pistes sont dingues, les couleurs sont ultra-vives, et les voitures sont à la fois, bateaux et avions.Les classiques du jeu de courses sont tous présents : un mode carrière, des pistes classiques, des coupes. Ce qui rend le jeu attrayant, sont les pistes très rafraîchissantes et créatives, les modes de jeu avec les engins qui se transforment, les réjouissantes possibilités de titiller ou d'entraver ses adversaires, les personnages différents qui s'affrontent. De plus, Sumo Digital  réussit le challenge de plaire à toutes les générations, pour les plus retro-gamer, on y voit des clins d’œil au classique sonic et pour les plus à la pointe, les mécanismes de jeu du célèbre Mario Kart alliés à l'univers de Sonic.
Le mode, au départ, le plus intéressant est Carrière en particulier le tour mondial, qui permet d'appréhender les différents terrains mis à la disposition du joueur. Évidemment, d'autres sont à débloquer. Les personnages accessibles dès l'achat du jeu sont : Sonic, Ralph, Beat, Ulala, Tails, Knuckles, Aiai, … Pour ce qui est des terrains deux sont disponibles.
Pour le jeu maintenant, ce qui surprend est le passage d'un mode de véhicule à un autre. Par exemple dans le monde Hedgehog, on effectue le dernier tour en bateau.
Autre appréciation notable ; les terrains reprennent des univers par exemple celui de Panzer Dragon, qui est très joliment respecté.

Il ne reste plus qu'à venir à la médiathèque y jouer !