samedi 28 septembre 2013

Bataille de vers au programme!

  • Worms Battle Islands
Worms Battle Islands fait partie d'une série de jeu dont le premier est sortie en 1995. Il est développé par l'équipe britannique de Team17, créée en 1990. Au départ, Team17 se fait connaître pour des jeux sur la console Amiga. Image : 


Le succès est ensuite au rendez-vous avec Worms. Il faut savoir qu'au départ le jeu a été inventé par Andy Davidson. A l'origine, celui-ci n'avait pas pensé à utiliser des vers mais d'autres personnages et c'est en développant le jeu que l'idée lui est venue.
C'est un jeu d'artillerie en multijoueurs ou le but est de détruire l'adversaire en utilisant une belle panoplie d'armes: du bazooka au lancé de moutons. Le jeu se fait au tour par tour et les joueurs disposent d'un arsenal évolutif.
De la première version en 2D ultra délirante et drôle, on n'est passé à une version 3D très attendue, mais jugée décevante car, outre les nombreux bugs et la gestion difficile de la caméra, l'aspect stratégique prend le pas sur l'essence de ce jeu : l'humour.
Avec les jeux suivants, la gestion des caméras change, de même que les bugs et bien sûr l'humour a été rajouté tout en gardant les particularités de la 3D. Le moteur 3D a évolué pour permettre une meilleure intégration du jeu.Worms Battle Islands fait partie des ces évolutions. 
 Toujours aussi drôle et délirant qu'aux premières heures!

samedi 21 septembre 2013

Persona en version combat

  • Persona 4 Aréna
Persona n'est pas au départ un jeu de combat mais un RPG très populaire au Japon et méconnu en Europe. Persona est une série de RPG édité par Atlus, dont le premier date de 1987. Il est développé à la base à partir d'une série de livres de science-fiction et horreur de Aya Nishitani écrit entre 1985 et 1990. Le titre de la série originale est : Digital Devil Story: Megami Tensei (La réincarnation de la déesse). L'histoire originale est la suivante : « Dans le Japon des années 1980, un étudiant nommé Nakajima, véritable prodige de l'informatique, a mis au point un Programme d'Invocation de Démons afin de se venger d'une humiliation. Après avoir réussi à invoquer le démon Loki dans le réseau informatique de son lycée, il devient rapidement dépendant de la puissance offerte par ce dernier.
Au terme d'un rituel qui échappe totalement à son contrôle, Nakajima et une camarade de classe nommé Yumiko Shirasagi s'allient pour contrecarrer la domination du monde prévue par Loki. » (source wikipedia).
Le livre n'a pas été traduit et distribué ailleurs qu'au Japon car les éditeurs estimaient que même si l'oeuvre recèle des idées audacieuces et novatrices, l'écriture de Aya Nashitani demeure quelconque.
Le jeu Persona 4 Arena est donc un ovnis dans la saga, puisque c'est la première fois que la franchise s'essaie au jeu de combat. Au niveau graphisme : l'ambiance est plutôt attrayante, le côté manga est bien rendu, l'ensemble du design est cohérent, aussi bien dans les menus que dans les combats. La prise en main est facile, mais les amateurs de combots complexes ne sont pas sur leur faim car certains coups nécessitent une prise en main et un entrainement au préalable. On apprécie tout particulièrement l'invocation de combattants binômes, sorte d'avatar ultra perfectionné, en accord avec chaque personnage. Par ailleurs, le jeu est très fluide et les coups spéciaux sont beaux visuellement. En terme de pure gameplay, le système de combat est riche puisque pêle-mêle vous avez trois types de sauts, des déplacements aériens, des coups à effets (tel l'empoisonnement), mais attention si les boutons à utiliser sont simples, le timing est très important !
Petit détail, chaque personnage a son arme favorite particulière, cela peut être classiquement ces poings ou plus original une chaise.On peut regretter cependant que le jeu ne propose que 13 personnages, mais tous uniques et donc à prendre en main séparément.


mercredi 18 septembre 2013

Skip & Die, l'Afrique du Sud a plusieurs temps d'avance

  •  Skip & Die Riots in the jungle

Si la musique altermondialiste existait, ce serait ça. Mélange de "tropical bass, hip hop, électronique, rock, baile funk, cumbia et pop" (source franceculture.fr), chanté en anglais, afrikaans, xhosa, zulu, espagnol et portugais, la cuisine sonore de Skip & die bouscule les oreilles de l'auditeur.

Le groupe s'est formé autour de la plasticienne et chanteuse sud-africaine Cata.Pirata et du musicien arrangeur hollandais Jori Collignon. Ce premier album est un périple dans les recoins les plus avant-gardistes de la musique sud-africaine avec de nombreuses collaborations : le chanteur Gazelle, le groupe de hip hop Driemanskap, les rappeurs Emza & Magebz, le musicien de rock expérimental (et collaborateur de BLK JKS) João Orecchia, le Season Marimba Star et on en passe.

Le résultat est un voyage halluciné au pays de Charlize Theron et d'Oscar Pistorius, électronique autant qu'instrumental avec pour seule constante un vent de folie hystérique communicatif. Les concerts valent le déplacement, pour le charisme et l'énergie hors du commun de la chanteuse/MC tout d'abord mais aussi pour le talent et le feu qui habite les 4 autres membres de la formule live (deux percussionnistes, guitare/sitar, électronique). Ces 5 là ont le sens du spectacle, de leurs tenues de scène qui piquent les yeux aux morceaux sans fin où la transe finit par gagner jusqu'au dernier des blasés avec ses boules quies au fond de la salle. La folie n'est pas sans nous rappeler d'autres grands malades sud-africains : les infréquentables Die Antwoord.

Le genre d'hybridation rendu possible par une certaine forme de mondialisation à vous redonner confiance en l'avenir. Skip & die réussit à extraire le caractère implacablement efficace d'une musique aussi traditionnelle et marquée que la cumbia pour le mêler à des genres plus contemporains et qu'on leur imagine plus familier : le hip-hop et l'électro. De quoi lever de terre toute une armée de hipsters ! Et alors, si les hipsters ont bon goût ? Nous on s'engage direct.


Love Jihad


Anti-Capitalista

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 14 septembre 2013

Françoiz Breut, derrière le voile

  •  Françoiz Breut La Chirurgie des sentiments

4ème album personnel pour la chanteuse et illustratrice normande Françoiz Breut. Elle démarre sa carrière dans la chanson avec son compagnon de l'époque : Dominique A. On a connu pire comme figure tutélaire ! C'est dans les années 90 et au contact du chanteur compositeur qu'elle se lance dans la musique. Elle l'accompagne tout d'abord en tournée et prend vite son envol. Vous avez peut-être déjà entendu sans le savoir la voix gracieuse de Françoiz qu'elle a mise à contribution dans de prestigieuses collaborations : Louise attaque (c'est elle la voix sur La Plume), Dominique A bien sûr, Yann Tiersen, Calexico, Da Silva ou encore François & The Atlas Mountains.

En plus d'une voix délicate et riche en émotion, les textes sont très beaux, poétiques à souhait, chargés d'images qui nous transportent de Bruxelles à des paysages intimes nimbés de mystère. Chaque titre est l'occasion d'arpenter un véritable univers, poème modeste mis en musique et sublimé par le timbre vaporeux de la voix qui nous parvient, dirait-on, à travers un voile.

Reconnaissons-le, quelque chose nous touche et nous émeut chez Françoiz Breut mais difficile de savoir quoi. C'est peut-être la mélancolie, c'est peut-être la poésie, c'est peut-être la parfaite adéquation entre le chant et les arrangements. Françoiz Breut nous prive de nos certitudes et on adore ça.


Werewolf
Reprise du titre d'un certain Michael Hurley chanson déjà reprise par Cat Power et les Violent Femmes avant elle.


Michka Soka

Chroniqué à la Bande Son !

mercredi 11 septembre 2013

Grimes, punkette et raffinée

  • Grimes Visions

LA révélation pop-électro de 2012. Grimes est une jeune Canadienne de 25 ans. Artiste, musicienne, chanteuse mais aussi réalisatrice de clips, Grimes, c'est avant tout un univers : entre science-fiction un peu kitsch et orgie visuelle épileptique. Ça peut sembler indigeste mais fort heureusement, le tout est teinté de mélancolie et de douceur hypnotique, les deux armes de la voix fluette de la chanteuse.

Visions est le 3ème album de Grimes mais le premier qu'elle considère comme vraiment abouti. Signé chez le label 4AD records, il a bénéficié d'un accueil critique plus qu'enthousiaste, à juste titre. Visions ne ressemble à rien de connu ou plutôt, il est le résultat d'un métissage encore inédit. Grimes ne se contente pas de la pop et de l'électro, elle explore les vastes horizons du noise rock, du hip-hop ou encore de la musique japonaise. Le véritable tour de force est d'assurer une cohésion à cet ensemble hétéroclite. Le disque, qui vaut beaucoup pour son atmosphère, ne se limite pas à ça et contrairement à ce qu'on pourrait craindre, il n'est pas du tout inabouti, par on ne sait quel miracle. Au contraire, on est frappé par la maîtrise parfaite de l'artiste dans cet univers pourtant foisonnant.

Avec des sonorités pop tour à tour lumineuses et sombres, Grimes s'amuse des contrastes et maîtrise avec brio l’ascenseur émotionnel. Elle se plaît à nous y maintenir enfermé, le doigt appuyé sur le mode roller coaster. On s'amuse aussi beaucoup avec Visions. C'est le côté effets spéciaux foireux de son électro lo-fi ou peut-être sa musique japonaise de bazar à peine moins kitsch qu'un opening de Dragon Ball Z par Ariane. On se dandine autant qu'on pouffe de rire devant les effets de manche grillés à des kms. Mais il faudrait être cruel ou insensible pour ne pas succomber à la naïveté jouée ou réelle de la jeune artiste. Nous on s'est fait avoir et on en redemande !


Genesis


Oblivion

Chroniqué à la Bande Son !

samedi 7 septembre 2013

Rétromania, saine lecture

  • Simon Reynolds Rétromania, Comment la culture pop recycle son passé pour s'inventer un futur  

Reynolds, critique rock britannique né en 1963, décortique la production pop des 60 dernières années. Mêlant l'érudition du journaliste à l'enthousiasme du fan, il se plonge dans une analyse raisonnée de la musique populaire des dernières décennies. A partir de la conclusion qu'il dresse de ses observations, à savoir que la pop préfère réutiliser qu'innover depuis une date indéfinie entre la fin des années 60 et le début des années 70, Reynolds tente de comprendre et d'analyser les changements majeurs et les évolutions de l'industrie musicale : le passage au numérique, le phénomène des reprises, les reformations de groupes et les concerts gigantesques qui les suivent, la mode du vintage, …

Aussi capable de citer l'exemple de groupes underground inconnus que de disserter sur des concepts de French Theory, Reynolds se sert de son expérience de consommateur et de passionné de musique pour étayer son propos. C'est érudit, foisonnant mais jamais ennuyeux. L'auteur transmet sa passion et ses doutes. Il pose en narrateur-journaliste intégré à son époque, loin d'être à l'abri de ses dérives et de ses contradictions. Malgré le titre polémique, l'essai se veut plus une réflexion, un constat qu'une charge nostalgique. Le ton n'est pas alarmiste, tout au plus légèrement inquiet.

Sans partager le présupposé de départ de l'auteur, on peut prendre plaisir à suivre sa pensée et à lire ses réflexions et ses intuitions souvent pertinentes. Reynolds est un fin observateur et ses études comparatives font sens. Il semble qu'il ne passe pas lui-même à côté du phénomène nostalgique qu'il décrit si bien et qu'on pourrait résumer par l'antienne « c'était mieux avant », mais reconnaissons lui le mérite de ne pas abuser de condescendance et de se frotter à l'ultra-contemporain avec gourmandise. Quoiqu'on en pense, ce plongeon dans le grand bain de la pop est très rafraîchissant. Un livre, un auteur et un éditeur (Le mot et le reste) à découvrir.

mercredi 4 septembre 2013

Happiness Therapy

Synopsis : Pat Solatano sort d'un séjour en hôpital psychiatrique. Il a tout perdu, sa maison, son emploi de professeur au lycée et sa femme qui l'a trompé avec son collègue. Diagnostiqué bipolaire, il retourne chez ses parents avec le but affirmé de se remettre à flot et de récupérer sa femme, armé d'un optimisme à toute épreuve. Il croise alors Tiffany, jeune femme traumatisée par le décès de son mari. Elle lui propose son aide pour récupérer sa femme en échange de ses services comme cavalier à un concours de danse.

Avec un tel pitch, le film n'a pas l'air particulièrement drôle et pourtant, il l'est du début à la fin, pas tant par l'histoire, mais par ses personnages. D'abord le père de Pat (Robert de Niro), vieux bourru plein de tocs qui passe son temps à parier sur des matchs de base-ball et convaincu que si son fils reste assis sur un fauteuil précis pendant tout le match, il ne peut pas perdre. Puis Pat lui-même (Bradley Cooper), incroyablement franc et souvent méchant, ou encore son ami de l'hôpital psychiatrique (Chris Tucker) qui passe son temps à s'évader pour mieux se faire piquer quelques heures plus tard.
Les dialogues sont savoureux et l’interprétation irréprochable, dont Jennifer Lawrence qui a remporté l'Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle. Le réalisateur David O. Russell s'éloigne de son précédent succès Fighter pour mieux renouer avec l'humour burlesque de J'adore Huckabees.
On obtient au final un « feel good movie » drôle et bien écrit. Assez rare.