samedi 14 décembre 2013

John Grant, sous la barbe le génie

  •  John Grant Pale green ghosts

John Grant est comme sa musique, inquiétant autant qu'attirant. Déjà, il vient du Texas, c'est souvent bon signe chez les dingues! Sorti de l'enfer de la drogue et de l'alcool, il propose son 2ème album solo Pale green ghosts après avoir frappé un grand coup en 2010 avec Queen of Denmark. L'ex leader des Czars offrait en 2010 un très bel album de folk, bien épaulé par les copains de Midlake, qui sonnait comme le retour en grâce de l'auteur-compositeur, enfin débarrassé de ses démons.

Du folk rock et de ses sonorités quasi country, Grant est passé à l'électro pop avec Pale green ghosts. Aidé cette fois-ci par un Islandais, Biggi Veira du groupe GusGus, il se paie le luxe de Sinéad O'Connor pour ses backs, not so bad! Signé chez Bella union, label de rock indé on ne peut plus classe, l'album a surpris son monde. Les synthés ont la part belle ainsi que les boucles électro, toujours accompagnés par la voix profonde et sensuelle de Grant. La guitare n'est jamais bien loin (GMT) et le piano vient à l'occasion compléter le tableau de famille (Glacier). Un voyage, certes, mais avec les valises bien remplies.

L'album démarre sous les meilleurs auspices avec le vénéneux titre qui donne son nom à l'album. La voix de Grant serpente entre les sons électroniques, gentiment rétro mais sans être pénible : ça sent moins les effets que la recherche de la meilleure sonorité pour témoigner d'un état d'inquiétude permanente, la vie sous une menace sourde et invisible, peut-être et sans doute d'origine paranoïaque. Le reste de l'album se déroule avec panache et bonheur. Le deuxième morceau, Black belt, témoigne s'il en était besoin de la virtuosité de Grant qui s'amuse avec les codes de la dance pour 4 minutes plaisantes et ironiques. Enfin, et on arrêtera là le détail des titres, le délicat et surprenant GMF au refrain simplement parfait :
"But I am the greatest motherfucker
Than you're ever going to meet,
From the top of my head
Down to the tips of the toes on my feet"

Pale green ghosts avec charme et élégance nous entraîne dans le monde étrange de John Grant. Au programme de la rando : balades électroniques, mélancolie, ironie et à la fin du voyage, découverte d'un paysage unique, beau, profond et drôle.


Pale green ghosts


GMF

Chroniqué à la Bande Son !