mercredi 18 décembre 2013

Christopher Owens, ballades ensoleillées en Provence

  • Christopher Owens Lysandre


Après avoir détruit le cœur de nombreux fans en annonçant la séparation de son groupe Girls, Christopher Owens revient en 2013 avec un premier album solo aussi surprenant que réussi. On passera vite sur la bio rocambolesque d'Owens, une enfance passée aux 4 coins du monde dans une secte hippie les Children of God dont il s'échappe à 16 ans, un passage punk dans l'underground où il découvre les affres joyeuses de la défonce et le succès il y a 4 ans avec le groupe Girls qui vient tout juste de splitter.

Gueule d'ange maudit, charisme fou, Owens double ce potentiel physique d'un talent hors-norme pour un rock mélancolique et pourtant ensoleillé. Il possède une voix d'une grande expressivité et un remarquable don pour la composition. Lysandre en est une nouvelle illustration. Le disque est conçu comme un hommage, l'histoire d'une rencontre, celle d'Owens avec une Française au doux et étonnant prénom, croisé lors d'un concert donné par le jeune homme dans le sud de la France avec son groupe de l'époque. Et en effet, les 11 titres ont la beauté et la fraîcheur d'un amour de vacances, sa nostalgie aussi.

Tout commence avec une petite coquetterie très efficace imaginée par Owens, un thème, le thème de Lysandre bien sûr, qui sera repris ensuite plusieurs fois dans l'album sur des instruments différents, comme le thème des personnages sont repris selon les besoins narratifs à l'opéra. Ce petit gimmick assure la dimension narrative de l'album et lui donne un goût délicieusement suranné. Ces quelques notes de flûte traversière en début d'album nous placent dans les meilleures dispositions pour la suite.


Lysandre's theme

La suite va de ballades folk délicatement susurrées par la douce voix d'Owens à des morceaux plus pop et ensoleillés avec au beau milieu du disque une virée vers un paysage reggae sur l'excellent Riviera rock. On a rarement la chance d'écouter un album avec une telle homogénéité sans s'ennuyer une seule seconde. Le disque est court (moins d'une demi heure), mais chaque instant est précieux, comme un moment de plus volé au ciel triste de la rentrée. Lysandre, élu anti-dépresseur de l'année 2013 !


Here we go again

Chroniqué à la Bande Son !