mercredi 20 novembre 2013

L'Instant metal de septembre 2013 : lourd ou planant...?

...encore mieux : le compromis ! Ce mois-ci, on s'intéresse à un groupe mythique du metal alternatif : Deftones, et leur avant dernier album, Diamond Eyes.

Deftones en 2010
Et je ne puis attaqué cette chronique sans un petit historique, essentiel quand on connaît l'histoire de l'album. Deftones naît en 1988, mais le premier album Adrenaline ne débarque qu'en 1995. Mais quel album : entre les gros riffs de guitares lourdes et la voix tantôt agressive, tantôt aérienne de Chino Moreno, le groupe est reconnu comme pionnier n°2 du nu metal (sous-genre qui fusionnent le metal à des influences plus populaires comme le rock alternatif ou le hip-hop) avec leur compatriotes de Korn. Ils poursuivent cette direction, quoiqu'en ayant une approche plus mélodique, avec Around The Fur en 1997. Mais l'arrivée des années 2000 est synonyme de changement : White Pony prend à contre-pied l'aspect agressif du groupe, certes toujours présent, mais beaucoup moins, l'album privilégiant les morceaux planant et aériens influencés par des styles comme la trip-hop, la shoegaze ou le post-rock. S'en suit deux albums en 2003 et 2006, respectivement Deftones et Saturday Night Wrist. En 2007, les Deftones planchent sur la composition de prochain album, Eros. Problème : Chi Cheng, le bassiste, est malheureusement victime d'un accident de voiture qui le plonge dans le coma. C'est soudés que le groupe enregistre Diamond Eyes en 2010 avec le bassiste provisoire Sergio Vega (qui, malheureusement, deviendra le bassiste officiel suite à la mort de Chi Cheng après la soirtie de leur dernier album en date Koi No Yokan en 2013...).

Jaquette de Diamond Eyes
Il faut savoir que le changement de direction musical de White Pony a créé quelques tensions au sein du groupe, notamment entre le guitariste Stephen Carpenter, adepte des gros riffs, et le chanteur Chino Moreno, privilégiant un côté aérien. Encore une fois, l'accident de Chi Cheng poussa le groupe à s'unir pour composer un véritable pot pourri, rassemblant tous les éléments qui ont fait l'identité musicale de Deftones : riffs lourdingues, mélodies planantes, voix criardes et mid-tempos efficaces. Stephen Carpenter s'est même permis d'alourdir le son en se payant le luxe d'utiliser une guitare huit cordes (deux cordes basses en plus qu'une six cordes). La voix de Chino est toujours aussi reconnaissable et toujours aussi excellente, alternant les passages aériens et les cris surhumains. Mention spéciale au DJ/claviériste qui nous offre des ambiances collant parfaitement aux compos. Le tout est au service d'une production propre, lourde et efficace. Je me suis permis de faire écouter deux extraits tellement les morceaux sont variés et excellents.