samedi 3 août 2013

Gary Clark Jr, du côté du blues-rock acte 3

  • Gary Clark Jr Blak and Blu

Un nouveau venu (né en 1984) qui porte sur ses épaules tous les espoirs et les attentes du Texas blues, pas moins ! Prodige de la guitare (pitié, on arrête les comparaisons avec J. Hendrix ! C'est à croire qu'il n'y a eu qu'un guitar hero dans l'histoire du rock), chanteur ou encore acteur, il a été adoubé par quelques aînés illustres : Mick Jagger, Eric Clapton, Jeff Beck ou Buddy Guy, ça vous place le garçon. On a aussi beaucoup parlé de lui suite à l'invitation de Barack Obama à la Maison-Blanche, plutôt classe comme début.

Autant dire que ce premier véritable album, Blak and blu, était attendu au tournant. Verdict : un bof très enthousiaste. Justifions l'oxymore maintenant. Pour commencer, l'album n'est pas à la hauteur de tous les espoirs placés en lui, mais comment l'aurait-il pu ? Une fois cette première déception digérée, il faut reconnaître que ce musicien est bourré de talent. Il emmène sa guitare où il veut et souvent dans des territoires assez inattendus pour un disque censé être fédérateur. Armé de sa 6 cordes électriques, il n'hésite pas à se lancer dans des digressions très personnelles et fort réjouissantes (ah! ce scratch à la guitare sur Third stone from the sun/If you love me like you say). Ensuite, Clark n'excelle pas uniquement dans le blues-rock et à la gratte, il assure fort dans un registre plus soul et son groove est irrésistible. Bien qu'ils peuvent sembler incongrus aux puristes, je ne renie pas certains morceaux qui font carrément songer à du RNB, vous savez, cet affreux genre représenté par la diabolique Biyonssé (tiens, tiens, encore Barack Obama!?).

Mais avec toutes ces qualités, comment Blak and Blu arrive à décevoir ? Justement, à vouloir tout (bien) faire, Clark en a sans doute un peu trop fait. L'album manque de cohérence et paradoxalement de prises de risque. La production est parfaite, la maîtrise excellente et ce dans tous les styles mais ça manque au final d'originalité et de caractère. C'est d'autant plus dommage que le jeune homme n'en manque pas. Un exemple au hasard pour illustrer cette déception : l'ouverture de l'album, Ain't messin 'round. Dès les premières secondes, plutôt déterminantes pour le reste du disque vous en conviendrez, surgissent quelques notes de cuivres archi-convenues et tellement clichées qu'on se demande comment personne dans le studio n'a bronché le jour de l'enregistrement. Le musicien a voulu montrer tout ce qu'il savait faire sans trop s'aventurer hors des sentiers battus. Dommage ! Ne soyons pas trop dur, ça reste un très bon disque et ça en augure de meilleurs encore.


Bright Lights


The Life

Plus groovy, on sent une influence hip-hop.

Chroniqué à la Bande Son !