vendredi 5 septembre 2014

Monuments (du djent ?...)

 

"Encore un !" me diriez-vous. Il est vrai que cet article est consacré à un énième groupe de djent, la vague moderne de metal progressif et expérimental. Laissez-moi quand même vous donner quelques arguments en la faveur de Gnosis des anglais de Monuments.

Jaquette de Gnosis
Alors que son groupe Fellsilent est dissout et que son ancien comparse Acle Kahney alimente son projet Tesseract, John Browne s'associe avec l'un des chanteurs de Fellsilent (rapidement remplacé) pour former Monuments, formation qui sort son premier album en 2012. A l'écoute de celui-ci, on pourrait effectivement avoir l'impression d'écouter une variante plus brutale de Tesseract. Cela n'empêche que l'album reste une bombe progressive efficace et mélodique. Entre grooves imparables, contretemps à la Meshuggah et les envolées ambient, le groupe sait varier son propos. Le disque est d'ailleurs bien structuré, les morceaux plus dynamiques et lourds se trouvant en première moitié d'album, les autres plus ambiants et plus casse-nuques dans l'autre moitié, le tout sans temps mort. A noter que l'édition limitée est agrémentée de deux pistes bonus, en l’occurrence, les versions instrumentales de deux morceaux de l'album. En ce qui concerne la performance, on est toujours aussi bien servi au niveau virtuosité de la part de tous les musiciens : batterie claquante, basse profonde et guitares bien équilibrées entre le côté mécanique et humain (à retenir l'énorme (et seul) solo sur Regenerate). La claque vient également du chanteur de l'époque Matt Rose (aujourd'hui remplacé par Chris Baretto, ex-Periphery), autant capable d'envoyer du chant hurlé agressif qu'un chant clair visant les notes les plus haut perchées. En parlant de voix, on note également l'apparition sympathique de Spencer Sotelo de Periphery au début de Denial. Monuments n'est donc pas qu'un énième groupe de djent, et il prouve avec Gnosis qu'il sait envoyer du bois en gardant son côté virtuose.