mercredi 20 août 2014

Actress, une certaine idée du "son dancefloor"

  • Actress Ghettoville

Le cota "bizarre" du jour.

Darren Cunningham est un DJ britannique d'une trentaine d'années qui se destinait à une carrière de footballeur professionnel avant qu'une vilaine blessure au genou ne le sorte des terrains pour le jeter dans les bras de la musique qu'il étudie à l'université.

Il sort un premier album en 2008, Hazyville, qui attise la curiosité de la critique. Son univers sombre, entre musique abstraite et influence des recettes du "son dancefloor" (cher à Fun radio), étonne, provoque et, pour pimenter le tout, le Dj fait preuve d'une attitude un poil cabotine lors de ses interviews.

Ghettoville, son troisième album, co-produit par Ninja Tune, confirme la place à part d'Actress dans le décor électro. Sample un peu faignant, atmosphère planante et froide, on imagine mal la foule en liesse danser lors de son passage aux dernières Nuits sonores. Une armée de zombies à la limite.
Actress s'amuse à tordre le cou au RNB, au rap, à la techno ou à la dub. Il les ralentit jusqu'à la gêne, les essentialise jusqu'à en garder le squelette un brin terrifiant et surtout, pour rendre sa musique et ses sons bien abstraits, il garde autant qu'il peut les "coutures". On croit entendre les pixels sur des sons archi-compressés, les enregistrements donnent l'impression d'avoir été saisis à l'arrache comme sur l'ouverture de l'album, Forgiven, ou d'incongrus gazouillis d'oiseaux accompagnent des nappes à forte connotation industrielle.

L'ensemble est assez perché et étonnant. De l'ambient music pour robots dépressifs. A déconseiller aux plus conservateurs d'entre vous mais pas aux plus curieux qui trouveront là un album surprenant, ardu et furieusement contemporain.


Forgiven


Our

Chroniqué à la Bande Son !