samedi 25 janvier 2014

Inside Llewyn Davis, loser magnifique

Attention chef d’œuvre. On s'y attend à chaque sortie d'un film des frères Coen et on n'est pas souvent déçu. Mais la force des frères réalisateurs est d'arriver à nous passionner pour le destin d'un chanteur de folk, à nous faire entrer dans sa vie, à coup de grosses bouffées d'empathie, à nous faire comprendre ses incertitudes, ses coups de gueule, ses crises sans jugement. Avec l'odyssée désastreuse de Llewyn dans l'est américain et de son chat roux, le bien nommé Ulysse, les frères Coen ont trouvé l'incarnation du perdant ultime.
Pour Inside Llewyn Davis, les frères Coen se sont fortement inspirés de la vie de Dave Van Ronk, songwriter américain, qui a composé des dizaines d'album, enseigné la guitare à Bob Dylan et influencé toute une génération de chanteurs folks. Il avait nommé son sixième album Inside Dave Van Ronk.
C'est un de ces films où il ne se passe pas grand chose et qu'on aurait bien du mal à classer dans un genre particulier, tellement on passe du rire aux (limite) larmes en un clin d’œil. Finalement, la tragi-comédie du théâtre serait le plus approprié pour définir Inside Llewyn Davis et une bonne partie des films des frères Coen.
Oscar Isaac révèle ici tout son talent, à la fois juste et gracieux. Il incarne l'un de ses premiers rôle principaux, après avoir enchainé les seconds rôles avec plus ou moins de succès (Drive, Robin des Bois, Agora...) et assure aussi ses tours de chant et de guitare lui-même. Côté distribution, on retrouve aussi John Goodman, un habitué des films des frères Coen, et Justin Timberlake, pas antipathique du tout et qui devrait sérieusement songer à se recycler dans la folk.