samedi 1 juin 2013

Kendrick Lamar, l'espoir se lève à l'West

  • Kendrick Lamar Good kid, m.a.a.d city
Une claque comme celle là, on n'en avait pas reçue depuis 2001, l'album gonflé aux hormones et à la West coast de Dr Dre entouré de ses fidèles à leur meilleur niveau. Cette fois, le garçon est seul (ou presque), il vient de Compton, quartier défavorisé de LA et bien qu'épaulé par ce vieux renard de Dre à la production, il vient faire souffler un vent de fraîcheur sur le game.

En 2011, il confirme tout le bien que le milieu du hip-hop pensait de lui en sortant son 1er album studio : Section.80. En 2012, il sort du système indépendant, Good kid, m.a.a.d city sortira chez Interscope Records. A ceux qui craignaient un virage commercial, crainte légitime avec les présences, entre autres, de Drake et Dre (Lady Gaga était même prévue en featuring sur le tubesque Bitch dont kill my vibe), Lamar répond par un concept album ambitieux : Good kid, m.a.a.d city, a short film by Kendrick Lamar. La prise de risque est d'autant plus louable que le milieu du rap est plutôt réputé pour sa frilosité, c'est dire si l'artiste et ses producteurs avaient confiance en leurs forces.

Et le résultat leur donne raison, un album de plus d'une heure, rare et long pour un album de rap, où l'intensité ne tombe pas une seconde malgré les nombreuses interludes et les grands écarts stylistiques qui sont la marque de fabrique de l'artiste. En un tour de main, Lamar passe d'un gros son West Coast à un morceau plus introspectif au style plus à l'est. Son flow technique s'adapte à tous les genres, il pousse la chansonnette, rappe comme une mitraillette, s'aventure dans les aigus ou descend sans problème dans les graves. Lamar ne s'embarasse pas, il passe partout où il veut et il a soif de découvertes sonores. Pendant cet album, il condense sa vie de rappeur de 25 ans, de la violence du quartier aux vertiges du succès en passant par la mort de ses proches, ses addictions ou encore sa spiritualité. Lamar est connecté à son époque, il en écrit les maux et en signe la bande-son comme 2001 l'avait fait en son temps.

Un disque complet et maîtrisé de bout en bout, qui confirme, si besoin était, la vitalité du rap West coast aux frontières de plus en plus mouvantes.


Swimming Pools (Drank)


Backseat Freestyle (Explicit)

Désolé pour l'image violemment rétrograde de l'arrière-train de Sherane en mouvement, mais Backseat freestyle est Le tube hip hop absolu, monstrueusement efficace, à faire passer Niggas in Paris pour Le petit bonhomme en mousse.

Chroniqué à la Bande Son !