- Dorsaf Hamdani Les princesses du chant arabe
Hamdani Dorsaf est une
musicienne et musicologue tunisienne et elle a actuellement 36 ans.
Pour l'instant, elle n'a
sorti que 3 albums, qui sont:
- 2011 : Ivresses - Le
sacre de Khayyam avec le multi-instrumentiste iranien Alireza
Ghorbani2 ;
- 2012 : Princesses du
chant arabe, reprises des titres des divas arabes
- 2012 : Melos avec le
percussionniste iranien Keyvan Chemirani2.
Avec cet album, elle
reprend les chansons interprétées par trois divas Oum Kalthoum (ou
Kalsoum), Fairuz et Ismahène ou Asmahan.
Pour donner quelques
repères: Oum Kalsoum est probablement née au début du XXème
siècle (la date précise de sa naissance est sujet à débat), en
Egypte et elle est devenue une icone nationale et est même
considérée par certains comme étant la "4ème pyramide"
d'Egypte donc un monument de l'art égyptien. Elle chante surtout sur :
la nation égyptienne, l'amour et la religion. Elle a
d'ailleurs appris à chanter par le coran. Très patriotique, elle
était également très proche de Nasser.
D'un point de vue
technique, elle avait une voix de contralto.
Fairuz, quant à elle,
est née en 1935 et a donc 77 ans. Elle est libanaise et son nom
signifie "turquoise". Sa carrière est indisssociablement
liée aux frères Rahbani qui lui a écrit ses plus belles paroles et
ces plus beaux rôles, puisqu'elle est devenue célèbre grâce à
leurs comédies musicales. Au départ ces comédies avaient des
allures de "dolce vita" libanaise, mais en 1967 avec la
defaite face à l'Israël, Fairuz ne se représente plus au Liban
mais en Syrie et les comédies musicales qu'elle interprête
deviennent plus satiriques et politiques. Grâce à ce partie pris de
rester en dehors du Liban pendant cette période et de ne pas être
happée dans un camp ou un autre, Fairuz recueille un grand respect.
Enfin Asmahan est la
fille du prince Fahd El Atrach qui meurt pendant leur exile. Elle
fuit le Liban et s'installe en Egypte. Asmahan devient célèbre
également grâce aux comédies musicales. Elle a une voix
mélancolique et ses compositions s'inspirent des musiques
européennes.
Ainsi, le défi semble de
taille et non seulement, ici, le défi est relevé, mais Dorsaf
Hamdani va au-delà car elle distille sa propre sensibilité à fleur
de peau et donne une interprétation toute personnelle, juste sans
fioriture. Elle s'accompagne d'une musique sobre car l'orchestre se
compose simplement d'un oud, d'un qanun (instrument à cordes
pincées de la famille des cithares sur table), d'un violon, d'un ney
(sorte de flûte traversière), d'un tar (sorte de tambourin) et d'un
derbouka (sorte de tambour).